Le Gouvernement ivoirien s’est engagé résolument à étendre la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) qui est un élément important des Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment celui relatif à la santé. La CSU vise (i) l’utilisation équitable des services par les populations en fonction de leurs besoins, (ii) la qualité des services de santé fournis, (iii) la protection financière des populations et (iv) l’équité des contributions financières[1].

A cette fin, le Gouvernement ivoirien a institué la Couverture Maladie Universelle (CMU), à travers la loi n°2014-131 du 24 mars 2014. La CMU garantit à l'ensemble des personnes vivant en Côte d’Ivoire, qu'elles soient ivoiriennes ou non, une prise en charge médicale de qualité et équitable, avec une attention particulière pour les populations à faibles revenus. Son pilotage est dévolu à l’Institution de Prévoyance Sociale dénommée Caisse Nationale d’Assurance Maladie, en abrégé IPS-CNAM, créée par décret n°2014-395 du 25 juin 2014.

La CMU est effective depuis le 1er octobre 2019 et comprend 2 régimes :

  • un régime contributif, dénommé Régime Général de base (RGB) financé par les cotisations des assurés. Il impose un prélèvement à la source pour les salariés du privé et du public et volontaire pour les acteurs du secteur informel ;

  • un régime non contributif, dénommé Régime d’Assistance Médicale (RAM), qui vise les personnes économiquement faibles ou démunies. Les cotisations (tiers-payant et ticket modérateur) sont fournies par l’Etat.

L’opérationnalisation de la CMU a nécessité la réalisation de nombreux investissements pour construire, réhabiliter et moderniser les infrastructures sanitaires. De plus, des professionnels qualifiés ont été recrutés afin de répondre aux besoins croissants de ce système novateur.

En vue d’accélérer la mise en œuvre de la CMU, le Gouvernement ivoirien a mis en place une mesure exceptionnelle, permettant la gratuité des soins et des médicaments pour les populations du secteur informel et en milieu rural jusqu'au 31 août 2025. Cette initiative a pour but de faciliter l'adhésion massive à la CMU et de garantir un accès équitable aux soins pour des millions d'Ivoiriens. La mesure a été prolongée jusqu'au 31 décembre 2025, et assure la prise en charge à 100% dans les centres de santé ruraux et à 70% dans les autres centres publics.

Au 31 juillet 2025, au total 20 263 001 personnes sont enrôlées dans le cadre de la CMU dont 8 616 935 cartes distribuées. Aussi, le nombre d’établissements sanitaires délivrant des « services CMU », à tous les niveaux de la pyramide sanitaire, est-il passé de 725 en octobre 2019 à 2 437 à fin juillet 2025. Les établissements concernés sont les établissements sanitaires publics (civils et militaires) et confessionnels équipés de terminaux de lecture des cartes CMU.

Le panier de soins de la CMU comprend les actes médicaux suivants :

  • les consultations généralistes (consultations effectuées par les médecins généralistes et spécialistes, les infirmiers et sage femmes diplômés d’Etat) ;

  • les consultations et soins des urgences médico-chirurgicales (prise en charge immédiate aux urgences des hôpitaux des patients dont le pronostic vital est engagé) ;

  • les hospitalisations médicales et chirurgicales (frais de séjour des patients dont l’état de santé nécessite une hospitalisation).

[1] ODD 3, Cible 3.8 consiste à « faire en sorte que chacun bénéficie d’une couverture sanitaire universelle, comprenant une protection contre les risques financiers et donnant accès à des services de santé essentiels de qualité et à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et d’un coût abordable ».